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8 décembre 2017 5 08 /12 /décembre /2017 16:36

Après le passage en force de la loi Cigéo de 2016, une nouvelle tentative par aggravation de corruption des élus de la région Grand Est échoue. Des députés de divers bords politiques ont permis le retrait d'un amendement scandaleux, relatif à la fiscalité de Cigéo/Bure, mercredi 6 décembre 2017.

 

Le projet Cigéo à la peine

 

Enfouir des milliers de m3 de déchets nucléaires à 500m sous Bure, à l'aide de millions de m3 de ferraille et de béton dans une argile au choix de plus en plus contesté est un projet non viable. Options de sûreté remises en cause cette année par les « gendarmes » du nucléaires (ASN, IRSN) et faisant l'objet de critiques par la Commission nationale d'évaluation (CNE), déboires juridiques, le projet présenté par l'ANDRA est à la peine. Sur le terrain, il fait l'objet d'une opposition accrue et déterminée. Chaque jour qui passe renforce la pertinence de la mobilisation.

 

Sale temps pour Cigéo. Le gouvernement va-il tout faire pour passer en force ?

  • Phase 1 / LABO (sans déchets nucléaires) : en 1991, la loi Bataille permettait le soudoiement des élus meusiens et haut-marnais, en ouvrant largement la vanne financière. 60 millions d'euros annuels sont versés actuellement pour les deux départements.
  • Phase 2 / CIGEO : en 2015/2016, des députés pro-Cigéo essayaient de faire passer le projet Cigéo sous forme d'amendement au sein de la loi de Transition énergétique, puis de la loi Macron. Tentatives heureusement avortées grâce à la mobilisation de l'opposition. En 2016, c'est un député, président du Conseil d'administration de l’Andra, qui était nommé rapporteur de la Loi Cigéo, soit une situation de conflit d’intérêt scandaleuse et décriée.

En décembre 2017, c'est un amendement scélérat qui tente d'élargir le périmètre de campagne de séduction financière auprès des élus et des collectivités du Grand Est. Afin d’éviter que la fiscalité de Cigéo soit « concentrée sur un nombre limité de collectivités territoriales peu peuplées ». 

 

Face à la fronde citoyenne et aux doutes majeurs qui entourent le futur chantier, le gouvernement essaie-t-il -à nouveau- d'élargir le champ d'anesthésie des élus ? Quelle urgence y-a-t-il à faire passer un tel amendement alors que l'Autorité de Sûreté nucléaire n'a toujours pas rendu son rapport définitif sur les options de sûreté. Que la DAC (Demande d’autorisation de création) pourrait être encore repoussée de plusieurs années. Peur de voir la bienveillance "bien mal acquise" des élus locaux s'effriter ? Besoin d'acheter les consciences au-delà du périmètre actuel ?

 

Merci à la clairvoyance de certains députés ! 

 

L'amendement, flou, sans estimation réelle chiffrée, ne fait que « charger la barque » d'un long, très long parcours antidémocratique. A méga-projet industriel en péril, déploiement de grands moyens contestables  ? 

La Coordination Burestop salue la vigilance de certains parlementaires qui, au-delà d'une dangereuse raison d’Etat, ont su déjouer le piège. L’amendement a été retiré.

Par ailleurs, l'usage actuel de la force publique et la répression imposées aux habitants et opposants ne peuvent en aucun cas être tolérés, ni constituer les seules réponses à l'argumentation de l'opposition au projet d'enfouissement des déchets radioactifs. Jusqu'où l'Etat est-il prêt à aller pour imposer Cigéo ?

 

 

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